La chatte sur un toit brulant
Les œuvres de Tennesse Williams ont toujours inspiré les cinéastes. »La chatte sur un toit brûlant » est une pièce de théâtre que Richard Brooks a adaptée selon les canons hollywoodiens en vigueur : c’est ainsi que le personnage central, Brick (que joue Paul Newman) est, à l’origine, tourmenté par son homosexualité, d’où ses problèmes conjugaux avec Maggie (Elizabeth Taylor). Dans le film, il est seulement question de sa neurasthénie chronique (due au suicide d’un ami) et de son alcoolisme. Pour le reste, c’est bien le climat névrotique d’une famille déchirée par la convoitise, la veulerie, l’hypocrisie et la malveillance… Paul Newman applique la «méthode» de l’Actor’s Studio face à une Liz Taylor frémissante et superbe, tandis que la présence massive de Burl Ives et la sournoiserie perfide de Judith Anderson complètent le charmant tableau familial. Une atmosphère étouffante à souhait.
Furyo
« Furyo » raconte le Japon… ou plus exactement «les» Japon : celui du passé, chevaleresque jusqu’au fanatisme, et celui de l’avenir qui sait que l’on peut dominer par la compromission. Le premier, incarné par Yanoi, le commandant du camp de prisonniers, est nourri d’une culture ancestrale. Son monde se compose de sabres, de nostalgie samouraï, d’honneur, de fierté, de rigueur à l’égard de soi-même et de cruauté à la limite du sadisme. Le sergent Hare personnifie le second Japon, progressiste, mais tout aussi implacable. Dans le cadre de cette Seconde Guerre mondiale, il est le geôlier et l’homme de main. Pourtant, il est le plus apte à s’adapter aux’ circonstances. S’il avait survécu, il aurait sûrement été un des principaux instruments de l’essor et de la domination économique du Japon moderne. Face à eux, un homme surgit. Blond, rayonnant et arrogant comme le dieu Bowie. A ses côtés, le Docteur Lawrence met toute sa culture et son humanisme occidental à arrondir les angles. Ces deux couples vont s’affronter, se fasciner, se compléter. «Furyo» est un film passionnant. Au-delà des actes, il s’intéresse aux inconscients (collectifs ou individuels) et met à nu de fascinantes vérités. C’est peut-être ça un chef-d’œuvre !
La poursuite impitoyable Gloria