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La volonté et l’amour font des miracles

Selon les médecins, il ne reste à Bob que huit mois à vivre. Alors, ce dernier consent à tenter un traitement à base de chimiothérapie. Malgré ce traitement difficile à supporter, la rémission est incertaine, la guérison plus qu’improbable et les séquelles sont importantes. Pendant les mois qui suivent ce traitement, Bob Champion va perdre près de vingt kilos (jockey de profession, il n’est déjà pas énorme) et il va perdre tous ses cheveux. « Je me suis vu dans le miroir, déclarera-t-il alors, j’ai cru voir un extra-terrestre ». Mais malgré cela, il continuera à lutter. Au moment où il s’accroche au lien infime qui le rattache à la vie, sur un lit d’hôpital, Jo Beswick, une cavalière amateur lui rend fréquemment visite et tombe amoureuse de lui. « Comment Jo a pu tomber amoureuse de moi dans ces circonstances, je ne le comprendrai jamais », raconte Bob dans son livre témoignage qui servira de base au film. Jo est aujourd’hui la femme de Bob. C’est peut-être l’idée fixe, l’obsession de Bob qui l’empêchera de sombrer : il veut tenir jusqu’au Grand National, il veut le courir et même le gagner… Ce film de la victoire, il va se le passer dans sa tête jour après jour, jusqu’à ce qu’il devienne réa lité. Il l’a fait. Lui, l’homme fini, s’est relevé pour la course et l’a gagnée avec Aldaniti, le cheval blessé en qui plus personne ne croyait. Après avoir couru le Grand National, Bob s’est retiré de la compétition. Il a préféré se consacrer au métier d’entraineur, plus paisible, entouré de Jo, sa femme, et de ses chevaux. Le traitement l’avait condamné – une fois encore – à la stérilité. Il est aujourd’hui père d’un petit Michael. Si Bob Champion ne remet pas en cause les progrès de la médecine et sa lutte pour vaincre la maladie, ce qu’il ne tolère pas c’est qu’elle persiste à énoncer des verdicts plus meurtriers que la maladie elle-même. Les grandes terreurs du siècle, entre autres, restent le cancer et le sida. Sujets délicats à aborder au cinéma. De toute façon, on court, que dis-je, on galope au mélo, aux Kleenex et aux larmes libératrices d’angoisse. L’incurable, la maladie mortelle, on les connaît trop bien de près. On n’a pas la moindre envie de les retrouver comme leitmotiv d’un film. De « Love story », la mort incontournable, à « Tendres passions », le thème a été largement couvert au cinéma, Hollywood aurait même une prédilection pour ce genre d’histoires. « Champions » ne fait pas vraiment partie de cette « famille ». Plus terrible puisqu’authentique et optimiste. Réalisé par John lrvin, « Champions » est un film terriblement britannique, pudique malgré le terrain mélo mélo. Le rôle de Bob Champion est magistralement interprété par John Hurt. John Hurt qui venait, au moment du tournage, de perdre sa compagne, morte dans un accident de cheval. De « 1984 » à « Eléphant man », en passant par « Alien », « Les portes du paradis », ou « Osterman week-end », John Hurt n’hésite pas à se fondre dans la peau de personnages qu’il interprète au prix de transformations physiques difficiles. Dans « Champions », on le retrouve aux côtés de Gregory Jones, Jan Francis, Kirstie Alley et… Aldaniti, dans son premier rôle. Pas de grandes déclarations de principe ni de leçons de morale dans « Champions ». Pas de condamnations non plus. Juste la preuve par la vie qu’il y a toujours un moyen de vaincre, et que la volonté, l’amour font quelquefois des miracles. On a envie d’y croire.

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