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Christophe Malavoy

Christophe Malavoy« Je veux faire du cinéma et pas des films… J’ai la chance d’attirer des gens qui vont dans cette optique… J’ai envie de tourner avec des personnes qui ont un univers, qui sont des artistes ». Reproduites telles quelles, ces déclarations peuvent peut-être nous induire en erreur quant à la personnalité de leur auteur, Christophe Malavoy. On pourrait, par exemple, aisément l’imaginer en comédien trop sérieux, soliloquant à l’infini sur les nobles motivations qui l’ont incité à embrasser la vocation. Or Malavoy ne ressemble pas au cliché qui pourrait s’imposer à nous. Sa discrète timidité plaide d’abord pour lui et le place d’emblée au-dessus des manifestations d’autosatisfaction narcissiques dont il pourrait se prévaloir. Autre atout notable : sa notion du temps, un élément qu’il prend plaisir à apprivoiser pour s’en faire une sorte d’allié à long terme. IL est le premier à admettre que son cheminement artistique a sans doute été long. Mais il est aussi le premier à revendiquer la lenteur indispensable sans laquelle pour lui rien ne dure vraiment. Une période de « blanc » suit les cinq années de théâtre élisabéthain passait dans la troupe de Stuart Seide, vers la fin des années 70. « La où les autres flippent, je semais pour l’avenir en travaillant comme un fou. J’ai lu Flaubert, Cendrars et j’ai écrit, beaucoup écrit. Des nouvelles, des essais, tout. Je n’avais qu’une idée en tête : progresser ». IL se fait plus précis lorsqu’il avoue par ailleurs : « Je ne suis pas pressé, je n’ai pas, en ce qui concerne ma réussite, de notion d’urgence… Quand j’ai commencé à faire du théâtre, je me suis dit que j’avais dix ans devant moi et j’ai tourné « Family rock » un peu avant ces dix ans. Aujourd’hui, je me dis encore que j’ai dix ans pour découvrir où sont mes limites en tant qu’acteur, en tant qu’individu aussi… » Puisque « Family rock » est évoqué, rappelons que c’est grâce à ce rôle (et au César du meilleur espoir 82) que Malavoy s’est d’abord fait connaitre du grand public. Auparavant, il était déjà apparu dans trois films de Michel Deville (« Dossier 51 », « Le voyage en douce » et « Eaux profondes ») ainsi que dans « La balance ». Trois ans après, l’échappée belle se produit avec « Souvenirs, souvenirs ». « Pour ce film, j’al dit a Ariel Zeitoun, le réalisateur, que j’acceptais le rôle à condition de ne pas me faire doubler dans les parties chantées ». « Péril en la demeure » arrive juste à point pour servir de détonateur : « J’étais fou de joie lorsque Deville m’a proposé le rôle, j’ai adoré à la fois le tournage et le résultat final.

Christophe MalavoyDans ce film, derrière chaque sentiment se dissimule un plaisir. Cette sensation, c’est vraiment un luxe inouï ». Comme pour mieux affirmer sa volonté d’entrer dans un univers plutôt que dans la peau d’un personnage, Christophe enchaîne ensuite sur « Bras de fer », un film à l’ambiance sulfureuse qui le volt affronter Bernard Giraudeau sur fond d’occupation allemande. « Augustin, que je joue, est quelqu’un d’assez taillé dans la masse. Sa coupe en brosse, ses épaules, tout en lui exprime la rigueur. IL est prêt à mettre sa vie en jeu pour l’accomplissement de sa mission, mais aussi à tout pour retrouver la femme qu’il aime ». Son film suivant, « La femme de ma vie », premier long métrage de Regis Wargniez, est à mille lieues de l’atmosphère de « Bras de fer ». Mais n’allez pas croire que Christophe ne vit que pour et par le cinéma : « Si quelqu’un me disait maintenant : c’est fini, tu arrêtes tout, je ne serais pas aussi catastrophé que cela. Le métier d’acteur n’est pas pour moi une finalité et j’ai toujours été persuadé d’être destiné à plusieurs vies. Ce qui me démange le plus : l’écriture, et plus particulièrement le roman. Je m’y entraine déjà en jetant chaque jour sur le papier les choses qui me tiennent à cœur ». Malavoy comédien et écrivain : le masque et la plume par excellence.

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